giovedì 21 agosto 2008

Lecture de Voltaire // Lettura di un testo di Voltaire



Lecture de la tragédie L'Orphelin de la Chine de Voltaire, dans le salon de Madame Geoffrin, à Paris, au printemps de 1755; peint par Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743-1824) en 1812.

Le tableau - actuellement conservé au Musée de la Malmaison - fut exécuté bien après l'évènement, sur commande de Napoléon Premier qui voulait honorer les philosophes des Lumières et en particulier Voltaire. On peut reconnaître Marie-Thérèse Geoffrin assise à droite au premier rang. Au fond, le buste de Voltaire, alors en exil loin de Paris, domine l’assistance et sert d'axe à la composition du tableau; à sa gauche le ministre Choiseul, son ami. Les experts reconnaitront sans difficulté Diderot, Marmontel et toute l'intelligentzia du temps, tandis que l’acteur Lekain, vêtu de rouge, assis à une table avec les feuilles du manuscrit en main, se prépare à lire la pièce. Derrière Lekain l'actrice Clairon s'appuie au dossier de la chaise du lecteur, prète à lui donner la réplique.

mercoledì 20 agosto 2008

Voltaire et les J.O. (encore la Chine, toujours la Chine, déjà la Chine)


Je viens apporter de l'eau au moulin de l’actu… pardonnez-moi si j'y nage à contre-courant... (il faut ramer, c’est dur).

Le politiquement correct a encore frappé, et aussi, dialectiquement, le politiquement incorrect... à tout moment en ces temps cahoteux on me rappelle qu’il faut haïr la Chine, se méfier
de la Chine, condamner la Chine et si négligemment je jette un coup d’œil sur l’agenda de ceux qui construisent cette hantise je m’aperçois que les mêmes organismes et interlocuteurs (trices) ne travaillent quasiment qu’à « établir et renforcer les liens entre l’Europe (La France, l’Italie, etc.) et la Chine ». Que faire ? Rire ? Pleurer ? Craindre ? Ignorer ? Se dire que ça passera ?

On peut au moins sourire en se remémorant un moment privilégié pour la formation de la pensée européenne, décisif pour l'histoire des européens ( et de la planète ?) : le 18ème siècle, le siècle peut-être le plus lumineux de notre Histoire, et la place que la Chine occupe dans la pensée des Lumières.

Les Chinois, athées, disent alors les philosophes qui les donnent en exemple, jouissent d'une civilisation née avant l’antiquité païenne - et bien avant le Christ - avec des lois, des institutions, une justice, des arts, des techniques, une morale. Ne pouvait-on pas en conclure, puisqu’on les peignait comme sociables, polis, savants, équitables, que le monde pouvait exister sans la religion? Et surtout que la Morale pouvait durablement exister sans religion fondée sur le dogme du péché originel. La Chine, sans le savoir, fournit alors des arguments contre les théologies chrétiennes qui fondent la valeur de l’homme sur son seul rapport avec le divin et sur son respect des règles religieuses.

Au premier rang de ces philosophes on trouve Voltaire (qui n'est pourtant pas athée mais déiste, parfois il se dit théiste) qui, ayant fait de sa capacité critique vis à vis de l’Europe son critérium, a recours à l’Empire du Milieu pour mieux illustrer sa pensée. Il oppose le fanatisme des guerres de religion qui furent pendant des siècles le cancer de l’Europe (au milieu du 18ème siècle on tuait encore les protestants en France au cours d'une guerre d'extermination qui dura de 1685 a 1758 et qu'on appela "Les Dragonnades") à la tolérance des empereurs chinois qui reçurent longtemps les missionnaires catholiques sans censurer ni leur pensée ni leur action missionnaire.

Voltaire n'a rencontré qu'une seule fois des chinois et il n'en connait pas la langue mais il se considère lui-même un sinologue fort expérimenté. Il écrira souvent sur le thème de la Chine. Il commence véritablement à s'en occuper lorsqu'il rédige son Siècle de Louis XIV, à propos de la question de la présence des misionnaires chrétiens en Asie mais c'est en 1755 par une pièce de théâtre qu'il intitule L'Orphelin de la Chine qu'il le traite artistiquement. Il est bon de préciser que la Chine était devenue à la mode plusieurs décennies auparavant, grâce au théâtre italien à Paris : déjà en 1601 (suite à la réception d’une ambassade chinoise ?) on joue et danse à la cour un Ballet des Princes de la Chine qui fait un tabac… Suivent quelques arlequinades chinoisées ça et là pendant le règne de Louis XIV et sous la Régence; en 1752 la troupe italienne établie à Paris présente « L’Eroe cinese » (le héros chinois) d'après une oeuvre de Pietro Metastasio, une pièce dont Voltaire se souviendra pour écrire l'Orphelin, et une comédie, « La Schiava cinese » (l'esclave chinoise) de l'abbé Chiari (rival de Goldoni à Venise) suivies par un « Chinese rimpatriato » en 1753 qui fut immédiatement traduit en français par « Le Chinois de retour » représenté à peine séchée l'encre de la traduction. En 1754 deux pièces en français sont encore données à Paris : « Les Fêtes chinoises » et « Le Chinois poli en France ». Notons que le chinois est poli, vertu que dans l’esprit des européens il conservera tout en l’associant habilement plus tard à la fourberie et à l'hypocrisie. Mis à part le Héros Chinois, Il ne s’agit là que de comédies et de farces bien sur, rien de sérieux jusqu’à ce que Voltaire s'y mette. (Ceci pour dire… et selon ce que l’on entend par "sérieux"… !)

L’orphelin de la Chine, créé à la Comédie-Française le 20 août 1755, est, clairement, une tragédie. Une de ses particularités est qu'il s'agit d'une tragédie qui finit bien. En fait il s'agit d'une oeuvre de propagande pour la philosophie voltairienne. Que le sujet se veuille aussi exotique n’est qu’un hommage que l’écrivain rend à l’insatiable curiosité de ses contemporains pour un «ailleurs» toujours changeant, en renouvelant une opération de succès qui date de 1721: les Lettres, théoriquement Persanes, de Montesquieu Le dramaturge s’inspire très ouvertement - il signalera cet emprunt dans l’Avertissement à l’édition de sa pièce - d’une pièce chinoise populaire dans l'empire asiatique intitulée L’orphelin de la famille Zhao de Ji Jun Xiang (XIIIe - XIVè siècle). Une traduction française par le Père Prémare, Jésuite, en avait été publiée, insérée dans La Description de l'Empire de la Chine et de la Tartarie chinoise du Père Jean-Baptiste Du Halde - autre jésuite - parue en 1735 (ce fut à peu près le seul livre véritablement documentaire consultable à cette époque sur la Chine) . L’exotisme, moins que sur la peinture exacte des mœurs dont Voltaire ignore à peu près tout, se lira dans les décors et les accessoires de scène ainsi que dans les costumes de l’actrice Clairon et de l’acteur Lekain, les deux monstres sacrés du théâtre de l’époque. La Clairon dans le ròle d'Idamé abandonne les robes à paniers et Lekain pour incarner Gengis Khan revêt un costume mongol; les deux initiatives font. à la lettre, sensation (voir un aperçu des costumes sur illustration d'époque, supra) Il faut dire que l’insistance de Voltaire pour obtenir du théâtre des « costumes tartares » avait de solides raisons d’être; le succès obtenu généra une révolution artistique, orientée vers un certain vérisme de la scénographie, qui après s'ètre opérée en France, gagna l’Italie et l’Angleterre.

Et le texte ? Et la trame ? Rien de bien chinois en vérité… Voltaire adapta l’original qu’il comparait aux « farces monstrueuses de Shakespeare et Lope de Vega » modifiant l'action à son gré et la déplaçant au temps de la prise de Pékin par les Tartares en 1215. Gengis Khan ayant résolu d’exterminer la dynastie vaincue en en massacrant le dernier rejeton, sauvé par le mandarin Zamti et son épouse Idamé qui l’ont substitué à leur propre enfant. Mais, le subterfuge découvert, tous sont condamnés à mort. Gengis reconnaît alors en Idamé celle qu’il a aimée en vain autrefois. Il la somme soit de se donner à lui soit de périr avec toute sa famille. Au moment où elle va se donner la mort, Gengis intervient. Gagné par tant de grandeur d’âme, il pardonne : «-Qui peut vous inspirer ce dessein ? -Vos vertus.». Voltaire achève sur cette note positive une tragédie destinée à illustrer le triomphe de «la supériorité naturelle que donnent la raison et le génie (c'est à dire lui, Voltaire) sur la force aveugle et barbare». La civilisation chinoise y est louée pour la haute moralité qu’elle puise dans le confucianisme, c'est à dire pour l'auteur dans la raison, la sagesse et la tolérance. Le baron de Grimm et Diderot démoliront la pièce mais peu importe à Voltaire : sa philosophie du progrès humain qui mise sur le laboratoire social toujours actif, s'enrichit d'une oeuvre nouvelle et celle-ci jouit d'une immense popularité...

Car en réalité, plus qu’une querelle littéraire avec les Encyclopédistes, plus qu'une confrontation de nature théologique avec le Pape ou avec les pasteurs de Genève, Voltaire en cette période fait ses délices et son tourment d'un tout autre combat. Il jette ses forces dans un débat philosophique avec Jean-Jacques Rousseau (ou plutôt avec la philosophie de Rousseau dont il mesure les dangers qui découlent de sa nature utopique), débat qui deviendra bientôt une querelle personnelle non dépourvue de cruauté des deux côtés... mais que pour l'instant le futur Patriarche de Ferney mène à sa façon: joyeuse, spirituellement féroce et non dépourvue d'élans généreux. L’Orphelin... répliquait ainsi avec éclat aux paradoxes agaçants de l’auteur de la théorie de la vertu et de la bonté naturelle de l’homme… la première édition de la pièce sera accompagnée d’une lettre, savant mélange de raison et d’ironie, où Voltaire remercie sarcastiquement l’auteur du Discours sur l’inégalité... de son «nouveau livre contre le genre humain».

Les comédiens italiens bàtiront et joueront très vite, en mars 1756, une parodie de l’Orphelin... sous le titre Les Magots, écrite par un auteur qui resta anonyme car Voltaire était plus ou moins en exil et vivait entre Genève et Lausanne mais il gardait à Paris des amis très puissants. La satyre eut aussi un certain succès. Au vu de ces succès (la pièce voltairienne fut jouée jusqu’en mars 1756) tous les théâtres de Paris se sentirent enclins à exploiter l'enthousiasme du public pour cette lointaine civilisation et on enverra dans l'Empire du Milieu - virtuellement bien sur – jusqu’au pauvre Arlequin qui n'y comprendra rien de rien et parfois la prendra pour la Perse. La Chine ne disparaitra des scènes françaises qu’avec le Premier Empire.

Voltaire écrira par la suite, sur la civilisation chinoise et sur la morale confucéenne, des Dialogues et des articles pour le Dictionnaire Philosophique, donnant le coup d’envoi à une vénération passagère - qu’il aurait bien voulue éternelle et universelle - pour la sagesse de celui qu'il nomme "le Socrate chinois" et qu'il admire comme moraliste. Pendant des années Paris, la France, l’Europe ne débattront que d'écrits philosophiques qu'en réalité quasiment personne ne connaît sinon à travers des traductions partielles et approximatives; encore moins sérieusement on se déguisera à la chinoise, tartare, mongole... (ou ce qu'on croit l'être); les décors des tables, des chambres, des maisons deviendront chinois, une architecture de jardin chinoise envahira les demeures princières anglaises, russes, danoises, françaises, les fabriques de porcelaine européennes copieront sans relâche les pièces importées de Chine...
Pour l'opinion européenne, pendant presque un siècle les chinois seront le peuple de la plus libre pensée! Personne n'écoute le philosophe grondeur, le pauvre Jean-Jacques Rousseau sans fortune et parfois sans moyens pour diffuser sa réflexion, qui, en 1761, dans son roman La Nouvelle Héloise, par la bouche du protagoniste Saint-Preux traite les chinois de barbares hypocrites voués à un esclavage éternel... Cette réponse à l'enthousiasme sinologique de Voltaire passera bien sur inaperçue.
Est-il besoin de documents authentiques pour philosopher ? Voltaire, c'est tout à son honneur, tente de se renseigner à des sources multiples, cherche sur les moeurs et sur les institutions chinoises des détails vrais. Mais une fois épuisées les publications de ceux qui ont voyagé et séjourné en Asie, le fond documentaire se révèle assez maigre, le débat s’essouffle et les philosophes de l'Encyclopédie, pour se départager, font appel au Pape.
Au Pape ? Miséricorde ! Aux ressources du Vatican plutôt. C’est que l'Eglise catholique a eu longtemps à faire avec la Chine (on ne peut parler d'expertise car les rapports du pape avec l'empereur se sont achevé piteusement pour l'Eglise). Depuis des siècles ses envoyés plus ou moins officiels se sont familiarisés avec l'Asie. Les archives conservent des documents, lettres et compte-rendus expédiés par les missionnaires jésuites dès leur arrivée en Chine - Saint François Xavier débarqua à Goa le 6 mai 1542. Les jésuites deviendront rapidement les véritables experts de la Chine et de l'Asie. Les problèmes commenceront lorsque d'autres ordres missionnaires voudront s'en mèler. Il faudra à l'Eglise catholique romaine un demi-siècle - qui fut aussi un demi-siècle de patience de la part des chinois – pour NE PAS régler la querelle qui opposa, de 1645 environ jusque vers 1715, l’ordre des Jésuites aux missionnaires de différents ordres (surtout Dominicains) tous concurrents dans la course à la christianisation de la Chine. L’enjeu apparent c’est le laxisme des jésuites qui à tort ou à raison considèrent christianisés des sujets qui continuent à pratiquer d’antiques rituels funéraires. A cette permissivité s'oppose la rigueur théologique. le rigorisme des autres missionnaires qui voudraient faire condamner (et pouvoir interdire) ce qu'ils nomment des rituels paiens. L’enjeu réel est ailleurs, bien sur, dans une lutte d’influence au sein de l’Eglise Catholique qui a aussi son terrain en Europe. Les Dominicains ne se feront pas faute d'assigner le Jésuites devant le Tribunal de l'Inquisition à Rome et l'affaire comparaitra de nombreuses fois devant ce tribunal. Elle se terminera momentanément vers 1724: les empereurs chinois, mis en cause en 1705 (à leur grande surprise) dans la querelle et excédés par ces disputes auxquelles s'ajoutent l'arrivée sur leur territoire de missionnaires de plusieurs autres religions chrétiennes, finissent par interdire à tous les missionnaires chrétiens de résider en Chine. Une exception sera faite à Macao où le tigre chinois donne son consentement à la présence d’un gouverneur portugais et d’un évêque catholique. Une innombrable documentation sur cette interminable affaire gît dans les archives vaticanes, documents qui contiennent aussi des informations précieuses sur ce pays mal connu. Hélas, les philosophes français n'y auront pas accès, ils devront se contenter des livres pubbliés par les Pères Jésuites et par quelques commerçants anglais et hollandais. Voltaire qui dispose à Ferney d'un Jésuite qu'il entretient généreusement, le Père Adam - devenu son souffre douleur et son partenaire aux échecs - ne s'y résignera qu'avec peine.

Au dix-neuvième siècle les européens, versatiles, se laisseront convaincre de l'arriération de la Chine par les tenants d'un colonialisme planétaire qui ne s'embarrassait pas du Confucianisme. Les Chinois s'étant révélés de redoutables concurrents commerciaux, il faut les devancer en les dévalorisant. La Guerre de l'Opium, suscitée par la convoitise mercantile de l'Occident, contribue largement à cette dévalorisation. Notons au passage - car il serait facile de l'oublier - que Voltaire visait à rendre ses compatriotes plus tolérants et capables de concevoir un partage des richesses nationales (qu'il se donna la peine de concrétiser à Ferney) alors que le Parti colonial avait exactement le désir contraire: celui de faire des français un peuple d'exploiteurs impitoyables au détriment d'autres peuples qu'il était permis - et même conseillé - de haïr. (Ah, Monsieur Voltaire, décidemment je vous adore avec tous vos défauts )

Changeant de maîtres à penser, la France changera immanquablement d’opinion sur la Chine: Voltaire la voulait un phare de tolérance? Il avait les moyens intellectuels et artistiques d'imposer son opinion et l'Europe a vénéré la Chine. Les chefs du Parti colonial un siècle plus tard se sont donné les moyens de nous la faire mépriser. Les temps de la lutte et du règne de Mao ont vu toute l’avant-garde intellectuelle de l’Europe devenir Pro-chinoise… Pourquoi veut-on aujourd'hui nous la rendre insupportable et nous la faire condamner en bloc ? La modernisation de la Chine n’est pas terminée mais, vue par le moyen de la lorgnette de l'historien, elle sera de toute façon beaucoup plus rapide (pas encore un siècle depuis la chute de l'empire chinois en 1911) que ne le fut la nôtre.

Mon point de vue (qui va outre le politiquement correct et le politiquement incorrect qui n’est pas son contraire, en essayant de s'attacher à leur vrai contraire c'est à dire au non-politique, au combat civil et citoyen) ne néglige aucune des raisons ni des occasions de se rebeller contre toute répression des pensées qui oeuvrent pour l'Amour de l'Humanité et le Respect de la Terre (vous aurez noté les majuscules, j'espère):

Il y a autant de raisons d'aimer les chinois que d'autres peuples. Tout comme de les détester. Il me semble utile de refuser de les haïr. J’entends trop souvent à mon gré dire qu’ils sont félons, menteurs, cruels, hypocrites et dangereux et en ce moment particulier se multiplient les voix que dans telle ou telle épreuve olympique tous les moyens leur sont ou leur furent bons pour emporter une médaille. Je refuse bien entendu de considérer une médaille comme une marque de supériorité (qu'elle soit limitée à l'individu ou étendue à sa nation). Leur nombre ne m'impressionne pas. J'ai autant de raisons d'aimer athlètes et équipes russes (j'ai d'excellent(e)s ami(e) s russes dans l'orchestre de Moscou et n'est-ce pas une raison suffisante pour les soutenir passionnément ?) et de désirer leur victoire sur les athlètes et les équipes adverse... que de désirer la victoire des équipes chinoises, françaises, italiennes, mongoles, algériennes, hawaïennes, etc. ad libitum, il y a le choix. Mais j'ai encore plus de raisons de les détester toutes et tous car TOUTE compétition me gonfle, où quand et comment que ce soit qu'elle puisse ou veuille s'exercer.

Quand aux gouvernants chinois, responsables isolément et /ou en groupe d’un certain nombre d’actes barbares et peut-être légaux selon les lois en vigueur (Ah ! Rousseau…), partant du principe que le pouvoir rend fou, je les mets dans le même sac que quelque homme ou femme politique au pouvoir que ce soit (plusieurs d'entre eux ont d'ailleurs une responsabilité partagée avec le gouvernement chinois au regard des actes les plus cruels) en admettant, cas extrêmement rare, que le dit gouvernant n'était pas déjà fou avant d'arriver au pouvoir ou - pour mieux dire - avant de prendre le pouvoir.

On peut faire, si l’on veut, à l’intérieur de la catégorie, des distinctions nosologiques, nosographiques et/ou nosotaxiques.
Bien à vous toutes et tous, olympiquement.
Votre Claire

Références littéraires: sur Voltaire elles sont innombrables. Je n’essayerai même pas d’en faire la liste dans une bibliographie. De tous les livres que je connais je recommande comme biographie le livre Voltaire ou la royauté de l’esprit par Jean Orieux, un livre de 1966 régulièrement réédité par Flammarion y compris en Poche. Documentée, divertissante, mozartienne, cette chronique d'un succès construit ne cèle ni les défauts ni les qualités de cet enfant amoureux de la célébrité (disait Sainte-Beuve) qui fut avant tout un travailleur hors du commun, obsessif et acharné.
Et sur le sujet de cette poste, de Song Shun-Ching, un livre qui est une somme sur la sinologie voltairienne, Voltaire et la Chine , éditions des Presses Universitaires de Provence, 1989.
Bonne lecture d'avant-rentrée...

domenica 10 agosto 2008

Jane et Tomas contre-dansent // Jane e Tomas contraddanzano

Danser sous la Régence anglaise // Ballare durante la Reggenza inglese

La Contredanse au temps d'Elisa

Soufflons un peu...

Dans le précédent intermezzo (une vidéo et un texte sur la seule danse que dansait Napoléon) je proposais l’histoire d’une contredanse intitulée la Monaco, avec un court extrait d’un film d’Abel Gance. Malheureusement le cinéma d’Abel Gance, pour génial qu’il ait été, n’était pas animé d’esprit philologique, et les danseurs y dansent une sorte de menuet assez vif, étranger aux principes de la contredanse. On n’y voit ni la Chaine Anglaise, ni les Chassez - Déchassez de l’authentique Monaco et par ailleurs les danseurs s’y font rarement face...

Je n’ai pas trouvé d’autre document sur cette danse, mais je vous propose deux vidéos anglaises sur le thème de la Contredanse. Les deux films – un court documentaire sur le rôle de la danse et un document qui réunit des extraits dansés - proviennent de la production d'un film intitulé "Becoming Jane" sorti en 2007. Ce film, basè sur une reconstitution extrêmement soignée de l’Angleterre du début du 19ème siècle, narre la vie de l’écrivaine Jane Austen (1775-1817); philologique comme peut l’être un grand projet historique et culturel anglais, il est devenu objet de culte en Angleterre, aux Etats-Unis et dans le monde entier.

L’époque est celle que les anglais nomment Regency, c'est-à-dire celle de la fin du règne de Georges III, de la Régence de son fils et du règne de ce dernier sous le nom de Georges IV (1795-1825 environ).

J’ai intitulé le premier film, plus didactique : Danser sous la Régence anglaise / Ballare durante la Reggenza inglese et le second, plus spectaculaire, Jane et Tomas contre-dansent / Jane e Tomas contraddanzano.Une autre fois je vous proposerai un exemple de Danse de Cour d’époque napoléonienne dans la tradition des danses de cour du XVIIIème siècle, puis je passerai aux Danses de Théâtre… Sur la Contredanse, j’ai écrit sur Wikipédia deux articles : l’un intitulé Trénitz, sur un Maître de Danse de Salon de l’époque du Directoire et l’autre qui narre l’histoire - d'origine italienne - de la Carmagnole.
Votre C.



La Contraddanza di Elisa

Un bel respiro; un intermezzo...

Nel precedente intermezzo - un video e un testo sull’unica danza che Napoleone Buonaparte abbia mai voluto ballare - parlavo di una contraddanza chiamata la Monaco, proponendone una interpretazione in un breve video tratto dal film Napoleone del regista francese Abel Gance (in une versione colorata). Sfortunatamente per quelli che amano la danza, in questo passo del film il regista non dimostrò uno spirito filologico: ciò che i ballerini danzarono davanti alle sue cineprese risulta essere una sorte di minuetto dal ritmo prestissimo e brillante, privo delle figure importanti - come la Chaîne anglaise ad esempio - e senza il faccia a faccia tipico della contraddanza. Quindi, se la musica rimane effettivamente quella dei balli di salotti e delle danze di corte del periodo napoleonico, il risultato per la danza è lontano dallo spirito della contraddanza…
Non ho trovato nessun altro documento sulla Monaco. Vi propongo dunque due video di origine britannica sul tema della contraddanza che provengono dalla produzione del film “Becoming Jane”, un’accurata biografia filmata della scrittrice Jane Austen, uscita nel 2007. La ricostituzione dell’Inghilterra del periodo chiamato Regency (comprende la fine del regno di Georges III, la reggenza del figlio e l’inizio del regno del principe con il nome di Georges IV, dal 1795 al 1825 circa) è sì filologica e degna dei grandi progetti storico-culturali inglesi; il film è già oggetto di culto in Inghilterra, negli Stati Uniti e nel mondo.
Per prima cosa vedrete un breve documentario sul senso della danza nella storia sociale inglese; ho intitolato questo video Danser sous la Régence anglaise / Ballare durante la Reggenza inglese. Propongo anche un video più spettacolare (e un po’ più lungo) che riunisce i passi del film originale dedicati alla danza negli anni della giovinezza di Jane Austen (nacque nel 1775 – muore nel 1817) ossia durante la fine del Settecento e nei primi anni dell’Ottocento; chiamandolo Jane et Tomas contre-dansent / Jane e Tomas contraddanzano.

In un prossimo intermezzo ci sarà alcune Danze di Corte d’epoca napoleonica, danze ereditate dal Settecento oppure danze nuovamente introdotte a Corte. In seguito farò vedere uno scorcio di ciò che si ballava sulla scena francese

Sul tema della Contraddanza ho scritto per Wikipedia due pagine – in francese, ma le traduzioni in italiano non tarderanno -. La prima riguarda un maestro di danza dei salotti del Direttorio del Consolato e dell’Impero: la pagina si chiama Trenitz, dal nome del personaggio di cui parlo. La seconda riguarda la storia di una danza dell’epoca rivoluzionaria di origine chiaramente italiana, La Carmagnole.
Vostra C.

sabato 9 agosto 2008

Fin de l'énigme numéro 2



Ce tableau me représente... si, si.

Comme Iphigénie, comme Polyxène, j'irai volontairement au sacrifice. J'ai pensé d'abord représenter mon état d'âme actuel par une oeuvre ingénument kitsch intitulée "L'Aveu", mais cela aurait pu donner lieu à des interprétations erronées (la personne qui se confesse est visiblement enceinte) et j'ai trouvé préférable de m'incarner dans la scène ci-dessus; je préfère périr esthétiquement et l'anonyme contemporain de Vien auteur de ce "Sacrifice d'Iphigénie" a tout de même le sens des couleurs et une bonne main.
Au moins puis-je espérer jusqu'à l'ultime moment l'intervention d'une déesse chasseresse, dont le bras ferme me tirera vers un ciel plus clément, laissant sur le bûcher l'animal qui me remplacera sous le couteau ou (et?) sous la hache (l'eau lustrale ça va, si elle est pas trop froide...).

Réflexion tout à fait hors sujet: je me suis souvent demandée, à propos de la déplorable aventure de la fille d'Agamemnon et de Clytemnestre : "mais si Diane éprouve le besoin de mettre une biche à la place d'Iphigénie c'est donc qu'après le sacrifice Iphigénie devait être mangée !?". Aucun grécisant de ma connaissance n'a jamais voulu, ou su, ou pu répondre franchement à cette question. Ici d'ailleurs, tout semble prêt pour la cuire... Si Iphigénie devait mourir et basta, il suffisait de l'enlever; tout au plus, pour ne pas vexer ceux qui avaient fait le déplacement, Diane pouvait laisser une lettre ("excusez-moi, j'ai eu besoin d'elle pour me laver les cheveux" ou quelque chose du même genre), ou bien elle pouvait laisser un objet pas dommage comme un ordinateur portable technologiquement dépassé depuis 24 heures, mais pourquoi lui substituer un animal comestible, pourquoi ? Pour ne pas changer intempestivement le menu. Tout le monde n'était pas végétarien chez les mycéniens.

Et pourquoi MOI suis-je SI désireuse de me livrer au couteau sacrificiel ? Par remord.

Je me suis trompée, méprise; j'ai eu tort et me suis égarée; j'ai fait erreur (j'ai aussi erré) je me suis illusionnée, fourvoyée, j'ai été aveuglée, abusée, leurrée, je me suis mélangée les pinceaux, confondue, embrouillée... une vérification de dates, due à l'insistance avec laquelle Pia me proposait (en réponse à mon ultime question) le nom de Madame de Pompadour m'a permis, après quelques croisements très simples, de débusquer l'erreur.
Bref… Madame du Barry N'EST PAS la dédicataire de l'oeuvre. Une didascalie erronée annexée au tableau sur un livre de 1926 m'a mystifiée. Mais Madame de Pompadour, j'ajoute aussitôt, ne l'est pas plus que la pauvre comtesse et de fait personne ne semble savoir où se trouvait le tableau entre la fin du Salon (octobre 1763) et l'année 1788, époque où le tableau devint la propriété du duc de Cossé-Brissac qui l'offrit à sa maîtresse... Madame du Barry, en même temps que son "pendant" intitulé "L' Amour fuyant l'esclavage" dont la reproduction est visible sur le bloggue (message du 19 juillet 2008) et que le duc fit exécuter par Vien en 1787-88.
Madame du Barry ne devint pas la maîtresse de Louis XV avant 1766-67 et avant d'arriver à cette "position" (ou si vous voulez à cet "emploi"... à ces "fonctions" ? ) elle n'avait sans doute pas accès aux œuvres d’un peintre coté comme l’était Vien à cette époque. Il y a aussi un détail érotico-culturel - dont je parlerai dans la prochaine poste - qui empêche de penser que le tableau puisse avoir été réalisé avec l'intention de l'offrir à la marquise de Pompadour. Mais il y a peu d’exemples que les grands peintres de ce siècle aient exécuté des tableaux importants sans s'être au préalable assurés de leur vente. Qui commanda ou acquit « La marchande d’amours » en 1763 ? Il restera ce mystère, car même la Réunion des Musées Nationaux de France n'en sait rien.

Serai-je dans quelques jours à New-York où j'arriverai sûrement après avoir suivi le cours du fleuve Serchio, flotté sur la mer Thyrénienne, passé le détroit de Gibraltar et traversé l'Atlantique sur mon lit transformé en navire par les flots des larmes amères que je verse ? Ou finirai-je dans l'estomac de quelqu'une de mes lectrices ?

À plus tard, donc (là je parle exclusivement à mes lecteurs du Nouveau Monde).
Votre C.

giovedì 7 agosto 2008

Un train de compliments...


Aux lectrices et aux lecteurs de ce bloggue, Salve! A' celles et à celui qui ont proposé leurs réponses et auxquels je n'ai pas encore répondu, Salut!. (Cet incipit quelque peu antiquisant convient parfaitement au sujet traité; j'aurais pu écrire Ave mais point trop n'en faut.)
La plupart des réponses ont été trouvées, et pourtant chercheuses et chercheurs ont longtemps roulé dans le brouillard èpais du mystère...

Je commence par remercier Micol (...son prénom évocateur du livre "Le Jardin des Finzi-Contini" de Giorgio Bassani, un des écrivains dont je suis l’amoureuse fidèle...).
Micol a pris en considération mes lamentations ("jamais de critiques! pas la moindre correction!") et elle a procédé à un examen rigoureux du bloggue, puis (de vive voix) elle m'en a livré les résultats. De vive voix... donc je ne puis recopier ici son discours (tout bien considéré cela vaut peut-être mieux !?). J'ai donc corrigé 4 fautes d'italien et 2 fautes d'étourderie (des gallicismes c'est à dire des paroles ou des expressions plus françaises - gauloises pour ainsi dire - qu'italiennes) égarées dans mes textes italiques. Je suis désolée que ces corrections viennent si tard, mais je me réjouis du niveau passable de mon italien écrit.
Je compte changer - toujours inspirée par les critiques de Micol - la présentation des messages. Dans la colonne de gauche vous trouverez, sous la première illustration en partant du haut, une liste d'étiquettes qui ne sera rien d'autre qu'une liste de thèmes (qui se présenteront ainsi : énigme numéro 1, réponse à l’énigme numéro 1 , intermezzo, Elisa, etc.) e dont vous pourrez, les cliquant, déployer l'ensemble des contenus. En revanche, sur la colonne de droite n'apparaîtra - si je parviens sans encombre à ce résultat - qu'un seul texte, le dernier posté. Micol mérite mes remerciements !?

Et les fautes de français ? N'en parlons pas: vu les torsions, les foulures, les dislocations et autres désinvoltes agressions que je fais subir à ma langue maternelle, mmm... évitons le sujet.

À Manon de C. je dois des excuses pour lui avoir fait attendre si longtemps mon avis sur ses réponses. Les voici, Manon.
Extrait du texte de Manon (consultable en entier dans les commentaires à la poste du 23 juillet) :

"...Une suggestion: le peintre ne serait-il pas Vien ? (...) Les autres réponses m'échappent ... je devrais faire des recherches ...la dédicataire peut-être Madame d.B. ?? MAIS NON... impossible..."

Manon, pour avoir répondu à la première question sans avoir les moyens d'une recherche - car elle était, à la date de son message (posté le 28 juillet), en vacances à Sienne - mérite quelque félicitation. Et si la dédicataire qu'elle évoque, au moyen d'une expression énigmatique - qui a pour moi la saveur des écrits de Choderlos de Laclos ou de Madame de Genlis - est bien la Madame d.B. à laquelle je pense, elle aura aussi trouvé la réponse à une autre des questions que je posais.

Je passe vivement sur le commentaire de Philippe qui me complimente pour mon bloggue (un train spécial de compliments est parti aujourd'hui) et que je ne veux donc pas décourager de revenir mais dont les réponses trop vagues ne mènent à rien. Il suggère qu'il s'agit d'un peintre français (merci pour la précision, on peut donc écarter les peintres de toutes les autres nations) ayant travaillé sur un sujet gréco-romain (une certitude déjà acquise à partir de mes indications... on a mal lu le bloggue, Philippe !?) et déploie une charmante fantaisie au sujet du (ou de la) dédicataire...

Car décidément cette inconnue (il s'agit bien d'une femme) brouille les pistes: Pia, à laquelle - pour le reste - j'adresse un éloge sincère, me donne à ce sujet une réponse erronée en proposant Madame de Pompadour. Proposition qui a pourtant sa logique: Madame de Pompadour fut en effet la protectrice de Vien. Comme Pia l'a énoncé (avec une majeure précision par le canal de mon adresse courriel) le tableau s'intitule bien "La marchande d'amours". La date de son exposition au Salon (1) est 1763. Ce qui situe son exécution vers 1762. Ceci mis à part, je ne résiste pas au plaisir de publier une autre réponse de Pia (la totalité de son message est également consultable dans les commentairesà la poste du 28 juillet ) :

"- Que représente-t-il exactement ? "(il s’agit du tableau, bien sûr)
"Je pense qu'il est inspiré par une peinture d'Herculanum découverte en 1759, et il représenterait Penia (mère/nourrice des amours) présentant les 3 formes de l'amour (le besoin, le désir, la possession) à la déesse Vénus et à sa copine Pitho, déesse de la persuasion, en charge de faire le bon choix. Je ne sait pas si l'auteur a voulu mettre un autre sens caché..."

Une réponse mieux qu'exacte, qui témoigne de la part de Pia d'une capacité à mener à bien des recherches compliquées et d'un esprit sagace (ce qui est assez rare).
L'illustration en tête de cette poste est la reproduction de cette peinture murale, décrite supra, découverte en 1759 dans une maison qui fut nommée Villa Arianna car une autre peinture murale y représente Thésée abandonnant cette bécasse d'Arianne (laquelle aurait bien fait de le laisser manger par le Minotaure vu ce qu'il lui fit tout de suite après qu'ils se furent prêtés l'un à l'autre). Villa Arianna se trouve à Castellammare di Stabia (l'ancienne Stabiae) à proximité d'Ercolano en gaulois Herculanum; la peinture murale, intitulée, à peine découverte, "La venditrice di amori" (ou parfois "...di amorini") fut reproduite et gravée par Carlo Nolli, pour une série de volumes parue en 1761 (ou 1762 ?). C'est partant de cette gravure et non de la peinture antique - qu'il ne vit jamais de ses propres yeux - que Vien exécuta le tableau. Comment Vien eut-il le livre illustré par Nolli entre les mains ? Quel autre sens caché peut-on attribuer à son tableau ? Comme on disait à la fin des feuilletons sur les journaux à un sou : je fournirai les détails les plus piquants dans un prochain numéro. Patience.

Je croyais bien que cette réponse serait la dernière à me parvenir car elle touche à des idées sur l'amour, sur la vie, quasiment ésotériques... Mais il n'en est rien et il vous reste encore à trouver l'identité de Mme d.B.. J'en appelle à Manon (ou à d'autres lectrices et lecteurs) pour qu'elle dévoile sa pensée, mais de toute façon je vous donnerai la réponse samedi. Et qui sait si mes lecteurs de la côte Ouest américaine ou d'Allemagne, entre-temps, ne nous la proposeront pas ?Des visites sur mon bloggue de ces lecteurs lointains, la carte clustrmaps (si ! sic !) située tout en bas de la colonne de gauche, est le fidèle témoin (il me faut bien croire en clustrmaps, sinon en quoi crois-je ? pfffff...).

Une autre information: je compte profiter de mes demi-vacances pour rattraper le retard de ce bloggue en matière de traductions, réponses, intermezzi, nouvelles d'Elisa, etc. Ce n'est qu'APRèS avoir comblé ses lacunes que je reprendrai la fabrication de nouvelles énigmes... Car de vive voix et de plusieurs côtés j'ai été sermonnée (je pourrais écrire étrillée mais à bien y penser l'étrille fait plaisir aux chevaux tandis que...) bref... voici des extraits des discours qui me furent tenus: "...Nous aimerions un peu de Rigueur et de Discipline" (ceci dit d'un air sévère et sur un ton comminatoire) "L'histoire des histoires dans l'histoire ça va bien un pt'it peu mais là... ce Désordre ! cette Pagaille ! faut pas pousser..., etc, etc."
N'étant ni d'humeur ni de caractère à jeter qui que ce soit dans les champs d'urticacées, je me plierai, penaude, et pour autant que faire je pourrai, aux desiderata de celles et de ceux qu'anime cette logique austère. Ah! Si mes lecteurs étaient nés à Samarcande, à Alep, à Alexandrie d'Egypte ou à Tripoli de Libye (aucun lecteur de ces pays-là sur mon bloggue, j'ai vérifié sur ma clustrcarte) je n'aurais pas à compter avec cette désolante intransigeance !
Votre C.

(1) Le Salon était l'exposition officielle des peintres de l'Académie Royale de Peinture. On nomma cette exposition Salon parcequ'elle se déroulait dans le Salon d'Apollon au palais du Louvre. A partir de 1667 on en trouve quelque récits datant du règne de Louis XIV mais ce n'est que sous la Régence qu'il devint le rendez-vous de l'élite intellectuelle et artistique. Il se déroula annuellement de 1737 à 1746. A partir de 1746 et jusqu'en 1791 il accèda, avec une cadence bisannuelle, au statut d'évènement important pour toute une société parisienne formée d'aristocrates, de bourgeois, d'artistes et d'intellectuels. Il s'ouvrait le matin du 25 aoùt, jour de la Saint Louis et accueillait le public jusqu'à la fin du mois de septembre. La critique d'art y nacquit avec les articles et les Lettres de Denis Diderot sur les Salons qu'il visita depuis 1759 jusqu'à 1781.

Un convoglio di complimenti...


Visitatrici e visitatori di questo bloggue, Salve ! A tutti quanti hanno comunicato le loro risposte, Grazie ! (questo è un incipit alquanto arcaico ma in tono con l’oggetto di questo messaggio; volevo scrivere Ave! ma non bisogna essere esagerata.)

Molte risposte sono state trovate, mentre la stragrande maggioranza delle lettrici e dei lettori nuotavano nel profondo buio o camminavano nello spesso mistero…

Inizio con Micol, ringraziandola. (Il nome mi riporta al capolavoro di Giorgio Bassani, “Il giardino dei Finzi-Contini” e d’altronde Bassani è uno degli scrittori di cui, da anni, rimango fedelmente innamorata). Micol, dopo avere avuto la pazienza di ascoltare le mie lagnanze (“...mai una critica! toh...nessuno mi corregge!...”) ha esaminato con inflessibile esattezza i testi italiani e mi ha dato, in viva voce, la sua opinione. In viva voce, quindi non posso riportare testualmente le sue parole (forse è meglio !?); mi sono, però, affrettata a correggere una mezza dozzina di errori (tra cui alcuni gallicismi) smarriti nella mia italica prosa. Mi rincresce che queste correzioni siano fatte così tardi ma sono contentissima del loro assai scarso numero !
Sempre per merito di Micol, ho riflettuto sulla presentazione dei messaggi e ho deciso un piccolo cambiamento che renderà più leggibile il bloggue: nella striscia di sinistra, immediatamente sotto la prima illustrazione, metterò le etichette; quest’elenco non sarà altro che un elenco dei temi trattati e si presenterà in questo modo: “Elisa”, “Indovinello numero 1”, “Risposte”,”Intermezzi…”, ecc. Altri temi, ovviamente, nel tempo, appariranno in questo elenco. Sulla parte destra, laddove scrivo i messaggi, proverò a fare sì che sia dispiegato, all’apertura del bloggue, solamente l’ultimo testo. Mi sembra che Micol si sia meritato il mio accorato Grazie.

A Manon de C. devo invece delle non meno accorate scuse, per avere ritardato a lungo la mia riposta ai suoi gentilissimi commenti… (vedere il testo dei commenti di Manon a piè del messaggio del 23 luglio). Ecco la risposta di Manon alla mia prima domanda:

“… Un suggerimento: non sarebbe Vien, il pittore ? (…) le altre risposte mi sfuggono… dovrei fare delle ricerche (…ma sono in vacanza…). La persona per la quale fu dipinto il quadro sarebbe forse Mme d.B. ? Ma... no… impossibile…”

Porgo i miei complimenti a Manon per avere risposto senza poter ricorrere a degli strumenti di ricerca: era, al momento, in vacanza nel Senese, lontana dalle biblioteche e centri culturali della sua città. E se la sua evocazione, dal profumo enigmatico, di una Mme d.B. – mi vengono in mente alcuni romanzi settecenteschi - corrisponde alla Mme d.B. che realmente fece realizzare quest’opera del Vien, Manon avrà anche in qualche modo risposto all’ultima domanda dell’enigma.

Ringrazio Philippe per l’apprezzamento espresso per il bloggue. Non vorrei scoraggiarla, Philippe; le sue proposte, però, per la loro imprecisione, non rispondono ad alcuna domanda.
Philippe suggerisce che si tratta di un pittore francese (certo… si scartano i pittori delle altre nazioni, ma questo ci aiuta ?), il quale avrebbe lavorato su un tema greco-romano (questa precisazione faceva parte degli indizi da me proposti… bisogna leggere tutte le risposte precedenti, caro Philippe) e dimostra un’affascinante fantasia sulla questione del commendatario (si dice anche commendataria? ) dell’opera…

Vorrei che si dicesse « commendataria », anche se il computer me lo nega, perchè effettivamente, si tratta di una donna che per ora rimane misteriosa. Pia mi dà, su questo punto, une risposta erronea proponendo il nome di Madame de Pompadour (la più nota delle amanti del re Luigi XV). La proposta ha però una sua logica: la Marquise de Pompadour fu la protettrice del Vien.

Come Pia peraltro enuncia giustamente, il quadro fu intitolato “La marchande d’amours” (La venditrice di amori - oppure di amorini ) e fu esposto al Salon del 1763. Mostra ufficiale dell’Accademia Reale di Belle-Arti, il Salon, iniziativa dapprima annuale, poi biennale dal 1746 al 1791 era un'esposizione di pittura che si apriva al mattino del giorno della festa del re, San Luigi, il 25 agosto e durava all'incirca fino alla fine di settembre. L’esposizione del quadro di Vien al Salon consente di datare la sua esecuzione possibilmente nel 1762.

Ed ecco l’ultima risposta di Pia, in merito al vero contenuto dell’opera (tutto il messaggio di Pia nei commenti a piè del messaggio del 28 luglio):

“ – Che cosa rappresenta esattamente (il quadro)?

Penso che (Vien) si ispirò ad una pittura di Ercolano, scoperta nel 1759, che rappresenterebbe Pania (madre/nutrice degli amorini) presentando le varie forme dell’amore (bisogno, desiderio, possesso) alla dea Venere ed alla sua complice Pitho dea della persuasione incaricata dell’oculata scelta. Non so se l’autore ha voluto arricchire l’opera di un senso nascosto… "
(Questa risposta, più che giusta, testimonia di ricerche complesse e sagaci da parte di Pia…).

In testa al messaggio, ecco la riproduzione dell’affresco al quale Pia si riferisce nel suo commento. Fu scoperto nel 1759 scavando in una casa che fu nominata Villa Arianna, poiché vi è un’altra pittura rappresentando Teseo abbandonando Arianna sull’isola di Nasso. La Villa si trova sul territorio di Castellammare di Stabia (l'antica Stabiae) nelle vicinanze di Ercolano. L’affresco, immediatamente chiamato “La venditrice di amori" (oppure "di amorini”) fu rilevato e disegnato sul campo e il disegno fu in seguito inciso da Carlo Nolli, insieme ad una grande quantità d’altri rilievi, per una serie di volumi editi nel 1761 0 ‘62.

Fu a partire dell’incisione del Nolli che Vien (che non vide mai l’affresco) eseguì il quadro. In quale modo Vien poté esaminare il libro con le incisioni di Carlo Nolli? C’è un (o più) senso(i) nascosto(i) nella scena dipinta dal Vien ?. Risposte nella prossima puntata, come si scriveva alla fine dei romanzi d’appendice.

Pensavo sinceramente che quest’aspetto del mistero fosse stato l’ultimo ad essere svelato, già che si trattava di contenuti quasi esoterici, legati ad aspetti meno conosciuti della mitologia e del pensiero greco… Invece la domanda che rimane senza risposta è quella dell’identità di Madame d.B.. Se Manon (o qualcun altro, oppure altra) non si fa viva svelandoci il nome al quale pensa, vi darò in ogni modo la quinta chiave dell’enigma.

O forse qualche lettore della California o della più vicina Germania ce la proporranno: la clustrmaps (scritto così !) aggiunta recentemente in fondo alla parte sinistra dello schermo testimonia delle loro regolari e silenziose visite su questo bloggue.

Infine un annuncio : approfitterò delle mie mezze-vacanze per colmare i vuoti nei temi trattati. Non ci sarà immediatamente un altro enigma, ma scriverò e proporrò, durante il mese d’agosto, documenti e pezzi sui personaggi e i temi che, di già, popolano fantasiosamente questo nostro caro bloggue…
Vostra C.

lunedì 28 luglio 2008

Je sais, je sais, je s...


...ais, oui... non... je n'ai pas tenu ma promesse de donner des indices pour l'énigme numéro 2. C'est qu'entre-temps il m'est tombé un dossier sur la tète (je veux dire par là que je dois rédiger en grande urgence un nouveau dossier - pour un projet dont la réalisation commencerait en... novembre 2010) à rendre demain sous peine de finir comme Manon Roland : charrette, guill... non! NON? Quand mème pas! J'esp... j'espèèèèèèèèèèèèère.

Parlant de Manon, qui normalement n'a rien à faire sur ce bloggue (vu qu' elle sort d'une réponse erronée, ou encore pour mieux dire, erratique) j'aurais dù étouffer dans l'oeuf sa tentative d'imposer sa présence parmi nous. Mais elle est tenace et voici que dans son sillage parfumé, dans le bruissement de ses jupons, dans la clarté de ses mousselines nous arrive... une autre Manon ! Vous pouvez lire ses commentaires en date du 23 juillet 2008 (si je précise l'année c'est pour les générations à venir) .

Merci Manon de C. pour les compliments que je sais mériter en grande partie, car je me dois d'ètre modeste mais point trop. (c'est encore moi, en a-parté) : - "ENCORE des compliments, TOUJOURS des compliments, JAMAIS de critique féroce sur laquelle exercer ma verve ou - pourquoi pas ? - verser avec délice des pleurs amers !"

Bien. Notre petite nouvelle Manon voudrait TOUT savoir sur Buzot. Et puis quoi encore ? J'ai mème pas fini de parler de La Grassini, d'Elisabeth Vigée-Lebrun et de tutti quanti e tutte quante ont participé à l'énigme numéro 1 et il me faudrait raconter par le menu la saga des Brissotins (c'est ainsi que l'on nommait aussi, du nom de Brissot un de leurs chefs, les Girondins) ! ?

Comme pour l'instant je suis pressée mais généreuse, j'ai illustré ce message avec un dessin d'Etienne-Charles Leguay qui représente Buzot tenant dans ses mains le portrait en miniature de Manon Roland. C'est une oeuvre d'imagination dessinée après la mort de Buzot (et diffusée en gravure après la chute de Robespierre). Leguay, élève de Vien, républicain modéré, voulut maintenir le souvenir de certains hommes politiques dont il fut l'ami. Parmi les oeuvres de ce peintre classique liées au déroulement de la Révolution, la plus connue représente Barnave dans sa prison.
A' bien y penser... il y aura aussi une média-bibliographie sur Manon Roland, ceci pour répondre à Manon (la nôtre) au sujet des rapports entre ce personnage dont le souvenir a traversé deux siècles et le théâtre... et c'est un dangereux comportement que le mien car il ne manquera pas d'arriver quelqu'un sur ce bloggue pour me demander de raconter vie mort et miracles de Buzot, de Roland, de Pétion, de Brissot, du sieur Leguay peintre classique, etc. Pfffffffffffffffff! Du coup je ne laisse pas les indices promis. Je vous laisse penser sur ce texte et sur les commentaires de Manon, si tant est que vous puissiez encore penser par cette chaleur. A' moins que vous ne soyez dans l'Antartique, on ne sait jamais et je peux bien rèver à un public infiniment exotique.
Votre C.
Lo so, lo so...
… non ho mantenuto la mia promessa di rilasciare alcuni indizi per aiutarvi a risolvere l’enigma numero 2. Ma nel frattempo, c’è stato (per me) un viaggio in Francia e uno studio importante da finire per non finire male… ad esempio come Manon Roland ? Nnnoooo-ooooooooooooo-ooonnnnnnn… !

Parliamone, di Madame Roland : non ha niente a che fare o vedere con questo bloggue (esce da una risposta sbagliata, bisogna dirlo senza giri di parole) epperò, epperò… non sono riuscita ad impedirle di invadere messaggi e risposte, già che tenacemente si insedia in questo bloggue. E nel fruscio delle sue gonne, nel profumo e la chiarezza delle sue mussole, arriva al suo seguito un’altra Manon ! Potete leggere i suoi commenti del giorno 23 di luglio (la precisazione è per le generazioni future: non ho risuscitato Madame Roland)

Grazie dunque, Manon de C., per i complimenti che so di meritare in parte (devo rimanere modesta ma non troppo). (A parte, come a teatro : ANCORA complimenti ! SEMPRE ! MAI una critica abbastanza feroce da scatenare il mio estro o – perché no ? – per darmi al piacere di versare pianti amari !)

Ecco, la nostra Manon novella vorrebbe sapere tutto su Buzot ! Ma come ? Non ho ancora completato la mia risposta all’enigma numero 1 ! Devo parlare della Grassini, della pittrice Vigée-Lebrun e di tutti quanti e tutte quante vi sono implicati… e già dovrei narrare con tutti i dettagli utili, le gesta dei Brissotins ? (così furono chiamati - dal nome di Brissot uno dei loro capi - i Girondini)

Essendo di fretta ma sempre generosissima ho illustrato questo testo con un disegno del pittore Etienne-Charles Leguay. Rappresenta Buzot tenendo in mano e guardando con rammarico il ritratto in miniatura di Manon Roland. È un’opera di fantasia, elaborata dopo la morte tragica di Buzot e diffusa dopo la caduta di Robespierre (28 luglio 1794). Ma è un ritratto veritiero; è il ritratto di un amico, già che Leguay, pittore classico ed allievo del pittore Vien, fu un repubblicano moderato che fu legato ai più moderati dei rivoluzionari; la morte per ragioni politiche di uomini come Lavoisier, Danton o Buzot le procurò molta sofferenza. La sua opera politica più nota rappresenta un moderato, Antoine Barnave, durante la sua prigionia. Barnave si legò con la copia reale e fu perciò ghigliottinato nel 1793.

Pensandoci bene, ho deciso che si sarà una media-bibliografia su Manon Roland; questo per rispondere alla nostra nuova Manon a proposito dei rapporti tra il durevole ricordo di Madame Roland nella storia francese e il teatro. Ma non durerà a lungo l’insediamento del personaggio in questo bloggue, già che con l’Italia ha poco a che vedere… e non voglio raccontare vita morte e miracoli di tutti i Girondini… Toh ! Non lascio alcun indizio in questo messaggio: vi basterà rileggere il mio testo e i commenti di Manon de C. e dovreste essere in grado di trovare tutte le giuste risposte. Se, con questo calore, siete in grado di pensare. Ma forse siete nell’Antartico… ? Non si sa mai, lasciatemi sognare di un pubblico esotichissimo.

Vostra C.

mercoledì 23 luglio 2008

Qui sotto... il ballo preferito di Napoleone Buonaparte

Da un film del grande regista Abel Gance...
Questa Contraddanza, chiamata La Monaco, appare nei salotti alla fine del Settecento e diventa popolare alla fine della Rivoluzione, durante il Directoire. Il ritmo musicale di base è probabilmente ispirato ad una canzone intitolata À la Monaco (ancora più vecchia di più di un secolo e mezzo riguardo al periodo della Rivoluzione), spontaneamente composta (come lo furono moltissimi canti popolari) dai soldati francesi per festeggiare la vittoria dell'esercito francese, nel 1640, sui spagnoli nell'assedio alla Fortezza di Monaco - oggi, Principato di Monaco.

À la Monaco, l'on chasse, l'on chasse,
À la Monaco l'on chasse comme il faut.
Les demoiselles qui ne savent pas danser
On leur fait faire la chaine anglaise,
Les demoiselles qui ne savent pas danser
On leur fait faire les reins cassés.

Alla Monaco si caccia, si caccia (cacciare in francese = chasser una parola usata anche come nome di un passo di ballo), / Alla M0naco si caccia come ci vuole. / Le signorine (allude ai nemici) che non sanno ballare (i soldati sotto il fuoco nemico si diceva che ballassero) / Gli facciamo fare la catena inglese (allude alle catene di prigionieri ma anche ad une figura della contraddanza), / Le signorine che non sanno ballare / Gli facciamo fare i reni spezzati (idem, doppio senso).

Le parole sono dunque piene di riferimenti alla guerra che si potevano anche intendere come riferimenti alla danza. D'altronde esisteva da molti secoli, nelle pianure emiliane e parmense un ballo intitolato La Mènaco. Probabilmente da una miscela di fenomeni culturali nacque alla fine del Settecento una contraddanza(1) che fu chiamata "La Monaco".
Testimonianze esistono che fu l'unico ballo che Napoleone Buonaparte, giovane Console della Repubblica, accettava di ballare. Nella sua veste di generale, Buonaparte, si dice, fischiettava l'arietta sul fronte di guerra soprattutto quando vedeva fuggire il nemico. Oppure alzandosi la mattina. Più tardi, a Giuseppina Grassini ed a Girolamo Crescentini che avevano cantato davanti a lui le arie di Paisiello e di Pergolese, scherzosamente l'Imperatore chiese : "Ma credete che tutto questo valga La Monaco?"

Ballando, ballando… Vostra C.
(1) La parola CONTRADDANZA indica una danza dove le coppie ballano di fronte confrontandosi anche con altre coppie, mentre le antiche DANZE di corte si ballavano piuttosto l'uno accanto all'altra e tutte le copie in fila, in linea, oppure in un girotondo. La contraddanza, ispirata a balli contadini, fu introdotta alla corte di Francia durante la reggenza di Caterina dei Medici. Le altre corti europee la accolsero molto lentamente. Il ballo invece divenne popolarissimo nelle campagne inglesi e irlandesi da dove tornò a Parigi durante il Settecento con il nome di COUNTRY DANCE. Fu ammessa alla corte imperiale russa solamente all'inizio del Ottocento.
Ci-dessous, l'extrait d’un film d’Abel Gance…

Cette Contredanse, nommée La Monaco, apparaît dans les salons du Directoire, au dix-huitième siècle finissant, lorsque la phase sanglante de la Révolution fait place à un régime affairiste et hédoniste… Le rythme s’inspire apparemment d’une chanson de soldats intitulée « À la Monaco », plus ancienne d’un siècle et demi, chantée par les troupes françaises qui en 1640 assiégèrent victorieusement la forteresse de Monaco (tombée quelques décennies auparavant aux mains des espagnols de l'empereur Charles Quint):

À la Monaco, l'on chasse, l'on chasse,
À la Monaco l'on chasse comme il faut.
Les demoiselles qui ne savent pas danser
On leur fait faire la chaîne anglaise,
Les demoiselles qui ne savent pas danser
On leur fait faire les reins cassés.

Le texte en est plutôt simple, on pourrait dire simpliste. C'est un texte ironique où les termes « chasser » et « demoiselle » sont de claires allusions aux ennemis vaincus et en déroute. "Danser" est également un terme du jargon militaire: les soldats "dansent" sous le feu de l'ennemi... La « chaîne anglaise » et les « reins cassés » sont des expressions à double sens, la première se réfère à la fois aux prisonniers enchaînés et à une figure de danse, la seconde à la blessure de la défaite comme à une autre figure de danse…
Il existait d’autre part, dans les communautés des plaines de Parme et de l’Emilie, une danse très ancienne, La Ménaco qui pourrait avoir été introduite en France (comme un siècle plus tard le fut la Carmagnole) par les travailleurs saisonniers de l’Italie Centrale souvent appelés à travailler au gré des saisons en Provence et Haute-Provence. Du mélange de plusieurs phénomènes culturels naît donc, à la fin du dix-huitième siècle, cette danse, définie comme une des contredanses (1) qui donneront naissance au tout début du dix-neuvième siècle, au Quadrille dont La Monaco sera pour un temps l’une des figures principales…
Dans un certain nombre de Mémoires des temps napoléoniens (et particulièrement dans les mémoires très détaillées de Laure Pernon-Junot, duchesse d’Abrantès, écrites en collaboration avec Balzac) on trouve des références précises au fait que le jeune Bonaparte acceptait seulement de danser (encore que rarement) cette Monaco. D’autre part, des écrits du même genre soulignent le goût du général pour la chanson éponyme qu’il sifflait, semble-t-il, dans le feu de la bataille (particulièrement lorsqu’il voyait fuir l’ennemi) ou le matin en se préparant pour une journée de combats. Une autre fois, après que Giuseppina Grassini et Girolamo Crescentini eurent chanté devant lui des airs de Paisiello et de Pergolese, il leur demanda en plaisantant : « Mais tout cela vaut-il bien La Monaco » ?

Musicalement…. Votre C.

(1)
Dans la CONTREDANSE (apparue à la fin de la Renaissance) le couple danse alternativement face à face et face aux autres couples. La DANSE (de Cour) au contraire exigeait que le couple soit côte à côte et que les couples dansent en ligne, en file ou en ronde. L'introduction à la cour de Catherine de Médicis de la contredanse fut une véritable révolution culturelle. Les autres cours européennes suivirent très lentement. A la Cour de Russie la contredanse entrera extrèmement tard, au début du 19ème siècle.

La seule danse que dansait Napoléon... la Monaco // L'unica danza che ballava Napoleone... la Monaco

martedì 22 luglio 2008

Encore une réponse à l'énigme numéro 2





Bonjour et bienvenue sur ce bloggue, Ruth. Merci pour tes compliments et pour ton voeu... Et bonjour aussi à C., notre amie commune, qui te l'a fait connaître...

Tu me proposes deux réponses sur cinq (voyez le texte de la réponse de Ruth dans le commentaire à la précédente poste) mais tes réponses ne sont pas les bonnes: que ce soit le peintre Philibert-Louis Debucourt (1755-1832) ou la supposée dédicataire du tableau, Manon Roland - Jeanne Marie Philipon (ou Phlipon) devenue par mariage vicomtesse Roland de la Platière (1754-1793) - les deux personnages étaient trop jeunes au moment où le tableau fut peint et exposé...

Madame Roland périt guillotinée, non pour avoir été faussement accusée de s'être mêlée du gouvernement de la France mais bien pour s'en être réellement occupée et pour avoir influencé les choix contre-révolutionnaires de son mari le ministre Roland et du groupe des Girondins, parmi lesquels François Buzot l'homme qu'elle aima platoniquement, et quelques autres admirateurs de sa beauté, de son caractère généreux et de son intelligence politique. Alphonse de Lamartine dans son Histoire des Girondins raconte qu'elle sauva la vie de Robespierre après le massacre du Champ de Mars en persuadant à son mari d'offrir un asile au jeune tribun (17 juillet 1791).

En juin 1793 elle fut emprisonnée; fut-elle mise en accusation par le peintre J.-L. David (ami de Robespierre et de Saint-Just, ex-ami de Roland) nommé le 14 septembre 1793 membre du Comité de sûreté générale et président de la Section des interrogatoires ? C'est possible.

Elle affronta seule la prison, son procès et la mort - le 8 novembre 1793 - son mari et son amant Buzot ayant été mis en accusation par la Convention ils s'enfuirent et tentèrent de soulever les provinces de l'Ouest; Manon ne s'était pas laissée convaincre de suivre Roland car il y avait encore disait-elle trop à faire à Paris. Sa légende veut que, sur le chemin de son exécution, voyant la statue en plâtre de la Liberté exposée sur l'actuelle Place de la Concorde (afin de commémorer la journée du 10 août 1792) elle se soit exclamée: « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ». Apprenant sa mort, Roland se suicida, et quelques mois après François Buzot périt de la même façon avec Pétion, l'ancien maire de Paris, un des chefs du parti Girondin.

Sur la gravure qui la représente (en tête à cette poste), Manon porte le "bonnet à la Girondine" car c'était une époque où vêtements et sentiments politique allaient d'un même pas. J'y pense pour l'hiver prochain : une robe "Elyséenne" ? Un chapeau contre les intempéries, de couleur rose "À la Royal"!

Ma réponse vous apporte donc au moins un nouvel indice... En fin de semaine prochaine j'en donnerai d'autres. Dans cette attente... cherchez bien... Votre C.


Un'altra risposta per l'enigma numero 2...


Cara Ruth, buongiorno e benvenuta su questo bloggue. Grazie per i complimenti e per gli auguri, ed un saluto a C., la nostra comune amica che ti ha introdotta tra i frequentatori di questo sito, aggiungendo ancora al suo internazionalismo…

Mi proponi due risposte (sulle cinque richieste – vedete il commento di Ruth alla fine della posta precedente), ma non sono quelle giuste: sia il pittore
Philibert-Louis Debucourt (1755-1832) sia la presunta dedicataria del quadro, Manon Roland (Jeanne Marie Philipon - o Phlipon - diventata viscontessa Roland de la Platière (1754-1793) sposando Jean-Marie Roland de la Platière, funzionario del reame) erano troppo giovani quando l’enigmatico quadro fu dipinto ed esposto.

Diversamente dal personaggio che dovreste identificare, Madame Roland morì ghigliottinata per la sua reale influenza sulle decisioni di un governo al potere tra 1791 e 1792, dichiarato dai più rigidi rivoluzionari troppo favorevole a Luigi Sedicesimo. Tra i personaggi politici che furono influenzati da Manon, c’è quasi tutto il gruppo dei "Girondins" (Girondini, così chiamati perché spesso originari della Gironde ossia del territorio dove si trova la Città atlantica di Bordeaux oppure Brissotins (Brissotini) dal nome del loro capo Brissot).
Manon dopo più di dieci anni di un matrimonio tranquillo con un uomo di venti anni più grande di lei, s’innamorò - platonicamente si dice – di
François Buzot, deputato della Normandia all’assemblea della Convention ma pure lui “Girondin”, opposto ai “Montagnards” (Montanari) ed ai "Jacobins" (Jacobini) il gruppo più radicale dell’Assemblea.


I Girondins furono nel 1793 accusati di tradimento, molti furono arrestati e ghigliottinati, ma stessa sorte aspettava anche i Montagnards di Danton et Camille Desmoulins durante la primavera del 1794. (Fino a quando, nel luglio del 1794 un piccolo gruppo di politici e di affaristi minacciati di finire sotto le stesse accuse riuscì a mandare il Jacobin Robespierre e suo gruppo ultraradicale al patibolo).
Non solamente i Girondini ammirarono la generosità, l’intelligenza politica e la bellezza di Manon: Alphonse de Lamartine nella sua Histoire des Girondins (Storia dei Girondini) racconta come Manon salvò la vita di Robespierre, inducendo suo marito Roland a procurargli un asilo la sera stessa del 17 luglio 1791 giorno di una sommossa popolare finita nel sangue (Massacre du Champs de Mars) e della quale cruenta repressione Robespierre non era considerato innocente.

Nel giugno 1793 Manon fu arrestata e portata in prigione; in seguito, a disporre l’accusa contro di lei potrebbe essere stato lo stesso pittore Jacques-Louis David (amico di Robespierre e di Saint-Just ma anche ex-amico di Roland de la Platière) nominato il 14 settembre 1793 al Comitato di sicurezza generale e Presidente della Sezione degli interrogatori.
Suo marito e Buzot erano fuggiti in provincia durante la primavera del 1793, tentando di sollevare le province dell’Ovest della Francia contro il governo ma lei non volle seguire Roland e rimase a Parigi dove c’era tanto da fare… forse sperava anche che Buzot tornasse da lei a Parigi.

Affrontò da sola la prigionia, l’iniquo processo dove l’accusatore non la lasciava parlare e, l’8 novembre 1793, la morte sul patibolo. Ebbe la forza, sapendosi condannata, di scrivere delle Memorie Politiche per completare la propria opera e raccontare dettagliatamente il proprio processo e, all’ultima ora, di uscire dalla sua prigione congedandosi dagli altri prigionieri senza dire che andava a morire. Dice anche la sua leggenda che, salita sul patibolo e vedendo sulla piazza un simulacro di gesso rappresentando la Libertà (la statua fu esposta durante l’estate del 1793 sull’attuale Piazza della Concordia per commemorare la giornata del 10 agosto 1792) Madame Roland abbia detto: “O Libertà! Quanti crimini in tuo nome!”. Informato dalla sua morte Roland commise suicidio ed alcuni mesi dopo anche Buzot morì nello stesso modo col suo amico Pétion, ex-sindaco di Parigi.

Sull’incisione che illustra supra il testo, Manon porta il “bonnet à la Girondine”, una cuffia che – costume del tempo – identificava le donne come sostenitrici della politica moderata dei Girondini… Che la moda odierna seguisse questo principio e chi sa… potremmo a scelta vestirci scegliendo tra i colori dell’arcobaleno oppure riunendole…

Questa mia risposta vi offre dunque un altro indizio.
Alla fine della prossima settimana ve ne darò altri tre. In questa prospettiva, cercate…

Vostra C.

sabato 19 luglio 2008

Première réponse, premiers indices (énigme n° 2)




Bonjour,
comme promis, voici les indices qui vous permettront de progresser dans la recherche des réponses aux cinq questions rattachées à l'énigme numéro 2.

Un message a été posté ici, mais il ne donne AUCUNE bonne réponse aux questions posées... Ce message est signé Roustan! (sic!). Le mamelouk de l'empereur ! Voici maintenant qu'on me défie avec une autre énigme ? Et bien, voyons cela: le correspondant écrit assez bien le français... mais j'ai des lecteurs italiens capables d'écrire un français parfait... Le nom de Roustan... le lecteur serait-il d'origine égyptienne ? Ou bien s'agirait-il d' un officier de la Garde Républicaine qui, aux portes élyséennes, veille sur Monsieur Sarkozy ? Nous verrons...

Mamelouk, oui, bien ; mais pas vainqueur pour autant... : voici donc ma réponse au seul message reçu sur ce bloggue, réponse dont je profite pour insérer les trois indications susceptibles de vous aider, écrites en caractères gras :

- Le peintre n'est pas un élève de David car
le tableau fut peint plusieurs décennies avant l'année 1800.

- Le titre proposé est trop fantaisiste pour être même commenté...

- Ce que le tableau représente exactement
est en rapport avec ce qui nous reste matériellement de Rome et avec ce qui nous reste intellectuellement de la Grèce.

- Le tableau ne fut certainement pas peint pour Elisa, qui n'était pas encore née, mais pour une personne dont l'humble origine ne laissait prévoir à sa naissance ni son ascension à une condition quasi royale ni sa chute finale. Cette personne mourut pour avoir fait partie d'une classe dirigeante, l'aristocratie française; ce qui n'était pas.

À mon adresse personnelle de poste électronique, je reçois deux autres messages qui me proposent encore des noms de peintres, élèves de David. Je sais bien qu'un regard superficiel sur l'histoire de l'Art où perdure une sorte de légende selon laquelle le néo-classicisme commencerait avec le peintre Jaques-Louis David, peut vous induire en erreur... Ou parce que des peintres dits rococo ont produit jusque vers 1810... Mais en fait, pendant qu'un mouvement s'éteint (parfois il y faut du temps), un autre naît et croît.

Il vous faut donc creuser dans l'histoire culturelle des décennies qui précèdent l'accès au pouvoir de Bonaparte, en Italie et en France. Car, ne l'oubliez pas, ce bloggue est un lien permanent entre les deux cultures. En-tête de cette poste, je mets un autre tableau de semblable inspiration, ET du même peintre.

À vous...
Votre C.

Una risposta, alcuni indizi... (enigma n°2)

Buongiorno a tutti…
Ecco – come stabilito tra noi – arrivato il momento di darvi alcuni indizi per farvi progredire nella ricerca della soluzione, già che nelle tre risposte da me ricevute non si trova niente che possa avviarvi sulla buona strada.
Nella mia casella di posta elettronica, ho ricevuto due brevi messaggi che solamente propongono nomi di pittori: due allievi di Jacques-Louis David. Eh, no! Neo-classici furono David e molti dei suoi allievi e neo-classica può apparire la pittura di questo quadro, ma non per questo esso fu dipinto a cavallo tra settecento e ottocento…

Il terzo commento, rilasciato su questo bloggue a piè della precedente posta (lo potete leggere semplicemente aprendolo, cliccando sopra la scritta “commento”) non dà NESSUNA giusta risposta. Chi l’ha rilasciato firma "Roustan!" (sic!), sfidandomi con un indovinello. In effetti, Roustan era il nome di un mameluk al servizio dell’Imperatore Napoleone - da lui reclutato durante la spedizione militare che lo portò in Egitto - e questo soldato visse accanto a lui dal 1798 al 1814. Humm... Il commento è scritto in francese ma conosco molti italiani che scrivono un francese perfetto… sarebbe un ufficiale della guardia repubblicana che vigila sul nostro attuale imperatore il non molto alto Nicolas Sarkozy ?? Vedremo…

Mameluk, mammalucco, mamelucco, in italiano i termini non mancano per indicare questi schiavi al servizio dei califfi abbasidi, impiegati nell'amministrazione e nell'esercito egiziano, spesso vincitori nei conflitti armati... ( dall’arabo ملوك, mamlūk, plurale mamālīk مماليك ). Se però il nostro Roustan è un mameluk non per questo vince il mistero di questa enigma.
Ora, commentendo le sue proposte, inserisco nella mia sentenza – in grassetto – gli indizi fatti sperare:

- Il pittore dunque non è un allievo di David, anzi il quadro fu dipinto vari decenni prima del 1800… Esiste diffusamente l’idea che il neo-classicismo comincia con David ma infatti stile rococo e neo-classicismo esisteranno contemporaneamente per alcuni decenni… Bisogna dunque scavare nella storia culturale del secondo Settecento, tenendo in mente che questo bloggue è prima di tutto un legame tra cultura italiana e cultura francese…

- Il titolo proposto da Roustan è troppo fantasioso per meritare commento…

- Ciò che esattamente rappresenta questo quadro
è relativo a quello che materialmente rimane della romanità ed a ciò che intellettualmente rimane della grecità…

- Il quadro non fu certamente dipinto per Elisa (non ancora nata all'epoca) ma per una persona le cui origini umilissimi non lasciavano prevedere né la sua ascensione ad une quasi regale condizione, né la sua fine patita per essere stata considerata come membro di una classe sociale alla quale non apparteneva: l’aristocrazia francese…

- In testa a questa posta, propongo un altro quadro dello stesso pittore, che riprende la tematica del nostro enigmatico dipinto.

A voi…
Vostra C.

mercoledì 16 luglio 2008

Enigme numéro 2



Bonsoir,
Voici l'énigme numéro 2.
Il s'agit encore d'un tableau.
Mes demandes sont les suivantes:

- Quel est le nom de ce tableau ?

- Que représente-t-il EXACTEMENT ?

- De qui est ce tableau ?

- En quelle année fut-il peint ?

- Pour qui fut-il peint ?

Pour aujourd'hui je ne donne pas d'indice, mais samedi prochain (19 juillet) j'en donnerai ici trois. Bonne chasse... votre C.



Ecco l'enigma numero 2:

Come vedete si tratta ancora di un quadro.
Le mie domande sono cinque:

- Qual'è il nome di questo quadro ?


- Cosa ESATTAMENTE dipinge ?

- Quale è il nome del pittore ?

- In che anno fu dipinto ?

- Per chi fu dipinto ?

Per oggi non propongo nessun indizio; sabato prossimo, 19 luglio, ne darò tre. Buonn'avventura. Vostra C.

Avisse à la Population !



Avisse ! Mon bloggue fait la sieste!

J'en suis désolée, et Christophe aussi (merci Chris de ton attention vigilante). Un peu de patience: pour trois ou quatre jours encore, à part une nouvelle énigme, pas de suite aux réponses à l'énigme numéro 1, pas de réveil de la belle Elisa...

Merci à Frédéric V. de m'encourager, de faire lire ce blog, et de le rendre vivant par le dialogue...

Et je dois encore poster la version italienne de ma précédente réponse ! Et la version italienne de cet avissse ! Ah ! Je sens que je SURBOOKE ! (ne m'est-il pas permis parfois de parler comme l'élite de la Mode et de la Comme ? ou de la Com... mais je préfère écrire Comme).

Eh bien, cette poste apportera à Paolo et à tous les Adorateurs du Cid de Corneille (ils sont non pas une secte mais une multitude timide) quelques précisions indispensables sur le transfert immatériel en Italie de l'imago littéraire française de l'immortel héros espagnol (ici je m'inspire, si, si, d'un article d'une revue psycho-littéraire des années '70). Pour dire les choses en évitant tout charabia, galimatia et amphigouri, (soyons simples) il s'agit de vous informer sur l'existence de traductions du Cid de Corneille en italien (tradocs ? traducs ? trads ? N'y a-t-il parmi vous un traducteur pour m'aider à être plus concise ?).

Et d'abord, une note préliminaire pour d'éventuels lecteurs anglophones et/ou amateurs d'opéra: il existe une version anglaise du Cid par Roscoe Mongan et il existe aussi une version musicale de la tragédie, composée à la fin du 19ème siècle par Jules Massenet et dont le livret est en français. Voir la media-bibliographie pour Le Cid.
Cette poste, commenterez-vous plus tard, n'est grosso modo qu'une suite de ma réponse à Paolo. Eh oui, Paolo trépigne et se ronge dans son ermitage. Lequel refuge apuan (sur les Alpes Apuanes), privé d'un autel à Adéessèle - très jeune déesse universellement encensée - est hélas pourvu de TéléphonePortable (un dieu un peu moins neuf mais non moins exigeant, et, comme dit son nom, transportable) ce qui fait que j'ai, quasiment chaque soir que nous fait le vieux Chronos (un dieu peu aimé celui-là), un p'ti message cidesque et surtout montalien sur mon répondeur: il est temps de mettre fin à ce drame dans le drame.
C'est fait, mon Paolo, quand ton copain castelnuovien (de Castelnuovo) ouvrira mon blog (comme chaque soir suivant tes ordres), il te préviendra (par signaux de fumée?) et tu descendras au village, et tu sauras tout. Comme c'est bon d'être à ce point désirée... Voici la bonne nouvelle: la trad de notre caro Eugénio est dispo (j'essaye d'aller vite) par le moyen d'un échange entre la bibliothèque centrale de ta ville et la bibliothèque d'Empoli, charmante cité non lointaine de Pise, (l'échange pourrait avoir lieu aussi avec Matera). Les bibliothèques de Viareggio, Pietrasanta, Lucca et Livourne ne la possèdent pas. Dans quelques jours, une fois rentré chez toi, sans songer à défaire tes bagages... peut-être (sans doute) prendras-tu même le train pour Empoli.
Pour te consoler de ma lenteur à accomplir cette recherche, voici une cerise que je dépose sur le gâteau: il existe un article de Silvia et Cecilia Rizza dans le numéro 121 de la Revue "Studi Francesi", fascicule 1, dont le titre à lui seul équivaut pour toi, j'en suis convaincue, à un billet d'aller simple pour le paradis: "Eugénio Montale traduce Il Cid" (sans date), (pour les intégristes de la francophonie Eugenio Montale traduit Le Cid). Ce trésor oublié gît sans doute inviolé depuis quelques décennies dans la poussière de la Bibliothèque Centrale de Turin mais il peut aussi faire l'objet d'un échange entre bibliothèques.

Retournant à ma media-bibliographie sur Le Cid, tous les lecteurs auront sûrement (!) remarqué des changements: je l'ai complétée grâce à mes nombreuses visites dans les bibliothèques de Lucca, Viareggio et Pietrasanta, Livourne. J'y ai trouvé trace de quelques traductions et d'un texte peut-être original:

- de 1798, Il Cid, tragédie, traduite par G. Greatti,
- de 1813-1821, Il Cid de G. Bettin Roselli (celui-ci pourrait être un texte original ou bien une traduction de l'espagnol ou du français),
-- de 1916, Il Cid, tragédie en cinq actes, traduite en vers italiens par P. Dalle Grave.
(Second avis à la population: à partir de maintenant, je n'assure plus la recherche des textes que je cite dans ce bloggue !)

Procédons. J'ai trouvé aussi une traduction plus moderne, en alexandrins (vers de douze pieds), de Ugo Dettore, qui a traduit jusqu'au titre : Il Sid ! Ugo Dettore - à peu près la même génération que Montale, ligurien comme Montale - était romancier, traducteur en italien des classiques et des modernes français et anglais... et parapsychologue. Il n'a pas fait comme il caro nostro Eugenio, il s'est foulé, lui, et ma foi, ses vers sont beaux et musicaux alors que ceux de la dernière traduction trouvée (soi-disant la plus récente mais j'ai un doute sérieux...) sont d'un certain Anonyme, publiés "a cura di" (par les soins de) Guido Davico BONINO et, qu'on me pardonne, pour moi ils ne valent pas tripette. Je vous en fais juges subito, infra, avec des extraits des travaux de Dettore et de l'Anonyme:

1/ Traduction anonyme a cura di Guido Davico BONINO:
a - passage de l'Acte 4 scène 3: "...cette obscure clarté..."

"...All'oscuro chiarore, che dalle stelle irraggia
Trenta vele scorgiamo, che la marea sospinge,
E' un'onda che s'inarca: e per sforzo comune
I Mori e il mare salgono sino al confin del porto.
Li lasciamo passare: tutto a lor sembra calmo..."

b - passage de l'Acte 3 scène 3: "... pleurez, pleurez mes yeux..."

"...Piangete, occhi, piangete sino a stemprarvi in lacrime,
Metà della mia vita l'altra metà ha sepolto..."


2/ Traduction de Ugo DETTORE:
a - premier passage:

"... Nell'incerto chiarore che cade dalle stelle
Infin con la marea, vediamo trenta vele;
Sotto, l'onda si gonfia e, con comune sforzo,
I Mori e la marea giungono fino al porto.
Li lasciamo passare; tutto sembra tranquillo;
Nessun veglia sul porto; nessuno sulle mura..."

b - second passage:

"...Piangete, occhi, piangete, discioglietevi in acqua!
Metà della mia vita spense l'altra metà
E mi fa vendicare, in quest'ora funesta
Quella che non ho più, su quella che mi resta..."


Comme vous l'aurez certainement noté, l'Anonyme traducteur (je dirais volontiers l'innommé (1) comme Manzoni) ne respecte même pas la forme alexandrine... (12 pieds, ma foi c’est un minimum si on prétend versifier Corneille) e va joyeusement jusqu'à 17 pieds. Pourquoi pas un millepattes? J'ai l'impression que cette traduction est tout simplement un remaniement d'une traduction plus ancienne, peut-être celle de Dalle Grave.
Quand à Eugenio, nous le savons, pour être Nobel de Littérature on n’en est pas moins capricieux (ou paresseux) et sa traduction est en prose… pour un prix Nobel de Poésie ça la fiche un peu mal; dis-moi ton opinion, Paolo, tu sais qu'en cas d'urgence: ciak! je modère.
Votre C.

(1) L'innominato (l'innommé) est le méchant dans le très populaire roman d'Alessandro Manzoni "I Promessi Sposi" (Les Fiançés) écrit entre 1821 et 1842.


Udite, Udite !


SI, mio bloggue fa un pisolino…

Ne sono desolata e pure Christophe (ma grazie comunque, Chris, per la tua durevole attenzione ). Un attimo di pazienza: ancora tre o quattro giorni senza il seguito delle mie glosse sull’enigma numero uno, senza svegliare Elisa… ci sarà però l'enigma numero 2.

Grazie anche a Frédéric V. per gli incoraggiamenti, per far leggere le mie poste nel proprio circolo, insomma per rendere vivo questo spazio… Ma devo ancora impostare questa versione italiana: soooono in ritardo! …SOOO-NOOO STREEEE-SSSAAAA-TA!

Mi consola l’idea che questa posta porterà a Paolo un po’ di gioia (a Paolo e alla timida folla dei fan del Cid di Pierre de Corneille). Devo a questi miei lettori (si, si, al plurale) alcune precisazioni sulle diverse traduzioni del Cid in italiano.

Prima di iniziare, però, due informazioni da completare con la media-blibliografia dedicata al Cid: 1/ per eventuali lettori anglofoni: esiste una traduzione in inglese del Cid, non versificata, ma sembra alquanto poetica ad opera di Roscoe Mongan2/ e per gli amanti della lirica: esiste un’opera lirica sul Cid: musica di Jules Massenet (libretto in francese di Louis Gallet, Édouard Blau e Adolphe d'Ennery) .

Ora questa posta, mi direte, non è altro che il seguito della mia precedente risposta a Paolo che trepida nel suo rifugio apuano nell’attesa d’informazioni sull'opera del Montale e sulla traduzione che questo genio della letteratura non disdegnò di fare dal Cid francese. E’ vero, ma bisogna pur dirlo, nel suo eremo, Paolo non giova della presenza e dei favori della giovane dea Adiessele, ma solamente di quelli del meno giovane dio Cellulare (perciò quasi ogni sera trovo sulla mia segreteria telefonica un messaggino cidesco, ma soprattutto montaliano). Bisogna mettere fine a questo drama nel drama... Va tutto bene, Paolo mio, quando tuo amico di Castelnuovo aprirà questa sera (come glielo hai imposto) il mio bloggue, ti chiamerà (forse con qualche segnale di fumo ?), scenderai della tua capanna alpina, e saprai tutto. Mi sta bene essere stata così desiderata…

Ecco: la traduzione del Cid di Eugenio Montale è disponibile per mezzo di uno scambio tra biblioteche. In Toscana, solo la biblioteca di Empoli, e nel Meridione quella di Matera, possiedono il volume, quindi solamente esse potrebbero mandarlo alla biblioteca della tua città. Ancora più semplice (!), alla fine del tuo soggiorno alpino, senza disfare le valigie, potresti prendere il treno per Empoli… (Mi sa che lo farai !!!).
E per farmi perdonare la mia lentezza nella ricerca di un testo da te così a lungo sospirato, aggiungo sulla torta una gustosa ciliegia: esiste un articolo di Silvia Rizza e Cecilia Rizza nel numéro 121 della rivista "Studi Francesi", il cui titolo, ne sono convinta, equivale per te ad un’andata sola per un terrestre paradiso: "Eugenio Montale traduce Il Cid" (senza data). Questo tesoro nascosto si trova nella Biblioteca Centrale di Torino e può anche essere oggetto di uno scambio tra biblioteche.

Tornando alla media-bibliografia sul Cid, non dubito che tutti i lettori notino dei cambiamenti. In effetti, in aggiunta al testo di Montale, ho trovato traccia di testi antichi e di traduzioni più moderne:

- nel 1798, Il Cid, Tragedia, tradotto da G. Greatti,
- nel 1813-1821, Il Cid di G. Bettin Roselli (non sono sicura che questa sia una traduzione dal francese Corneille, potrebbe essere opera originale oppure traduzioni di un testo spagnolo),
- nel 1916, Il Cid, tragedia in cinque atti, tradotta in versi italiani da P. Dalle Grave.
Ora non mi chiedete, cari lettori, di ricercare questi testi che giacciono probabilmente sugli scaffali polverosi di qualche biblioteca Centrale o Nazionale. Dopo tutto, vi divertirebbe farla, questa ricerca, non vi pare ?

Passiamo ai testi moderni: nei miei viaggi nelle biblioteche della Toscana Marittima (Lucca, Pisa, Livorno, Pietrasanta e Viareggio) ho trovato due testi novecenteschi:
- una traduzione in dodecasillabi di Ugo Dettore, che tradusse fino al titolo: Il Sid ! Il Dettore, ligure come Montale e della stessa generazione, fu scrittore, traduttore di autori classici e moderni inglesi e francesi e… parapsicologo. Non usò il metodo del Nostro Eugenio e si diede molta pena versificando qualche migliaia di versi per la sua traduzione che ritengo fluida e musicale. Si conoscono varie edizioni di questo lavoro poetico (vedi la media-bibliografia).-L’ultima traduzione rimane anonima - anch'essa pubblicata più volte, sempre “a cura di Guido Davico Bonino" - ciò che mi fa pensare ad un rimaneggiamento da parte del Bonino di un testo più antico (forse quello di P. Della Grave). Per me questa versione suona male e procede pesantemente. Ecco due brevi passi per una prima valutazione:


1/ Traduzione anonima a cura di Guido Davico BONINO:
a - passo dell’Atto 4 scena 3: "...cette obscure clarté..." (il Cid racconta sua battaglia al suo re)

"...All'oscuro chiarore, che dalle stelle irraggia
Trenta vele scorgiamo, che la marea sospinge,
E' un'onda che s'inarca: e per sforzo comune
I Mori e il mare salgono sino al confin del porto.
Li lasciamo passare: tutto a lor sembra calmo..."

b - passo dell’Atto 3 scena 3: "... pleurez, pleurez mes yeux..." (lamento di Chimena)

"...Piangete, occhi, piangete sino a stemprarvi in lacrime
Metà della mia vita l'altra metà ha sepolto..."

2/ Traduzione di Ugo DETTORE:

a - primo passo :

"... Nell'incerto chiarore che cade dalle stelle
Infin con la marea, vediamo trenta vele;
Sotto, l'onda si gonfia e, con comune sforzo,
I Mori e la marea giungono fino al porto.
Li lasciamo passare; tutto sembra tranquillo;
Nessun veglia sul porto; nessuno sulle mura..."

b - secondo passo :

"...Piangete, occhi, piangete, discioglietevi in acqua!
Metà della mia vita spense l'altra metà
E mi fa vendicare, in quest'ora funesta
Quella che non ho più, su quella che mi resta..."

Avrete notato che l’Anonimo traduttore (possiamo chiamarlo forse l'innominato ?) non rispetta la forma dodecasillabica e va allegramente fino a 17 sillabi. Perché allora non lavorare sul principio di una prosa poetica, come Montale ?
Fammi sapere liberamente, Paolo, la tua opinione… sai che nei casi gravi (incandescenza, aggressioni, ecc.) posso sempre moderare…
Vostra C.