sabato 9 agosto 2008

Fin de l'énigme numéro 2



Ce tableau me représente... si, si.

Comme Iphigénie, comme Polyxène, j'irai volontairement au sacrifice. J'ai pensé d'abord représenter mon état d'âme actuel par une oeuvre ingénument kitsch intitulée "L'Aveu", mais cela aurait pu donner lieu à des interprétations erronées (la personne qui se confesse est visiblement enceinte) et j'ai trouvé préférable de m'incarner dans la scène ci-dessus; je préfère périr esthétiquement et l'anonyme contemporain de Vien auteur de ce "Sacrifice d'Iphigénie" a tout de même le sens des couleurs et une bonne main.
Au moins puis-je espérer jusqu'à l'ultime moment l'intervention d'une déesse chasseresse, dont le bras ferme me tirera vers un ciel plus clément, laissant sur le bûcher l'animal qui me remplacera sous le couteau ou (et?) sous la hache (l'eau lustrale ça va, si elle est pas trop froide...).

Réflexion tout à fait hors sujet: je me suis souvent demandée, à propos de la déplorable aventure de la fille d'Agamemnon et de Clytemnestre : "mais si Diane éprouve le besoin de mettre une biche à la place d'Iphigénie c'est donc qu'après le sacrifice Iphigénie devait être mangée !?". Aucun grécisant de ma connaissance n'a jamais voulu, ou su, ou pu répondre franchement à cette question. Ici d'ailleurs, tout semble prêt pour la cuire... Si Iphigénie devait mourir et basta, il suffisait de l'enlever; tout au plus, pour ne pas vexer ceux qui avaient fait le déplacement, Diane pouvait laisser une lettre ("excusez-moi, j'ai eu besoin d'elle pour me laver les cheveux" ou quelque chose du même genre), ou bien elle pouvait laisser un objet pas dommage comme un ordinateur portable technologiquement dépassé depuis 24 heures, mais pourquoi lui substituer un animal comestible, pourquoi ? Pour ne pas changer intempestivement le menu. Tout le monde n'était pas végétarien chez les mycéniens.

Et pourquoi MOI suis-je SI désireuse de me livrer au couteau sacrificiel ? Par remord.

Je me suis trompée, méprise; j'ai eu tort et me suis égarée; j'ai fait erreur (j'ai aussi erré) je me suis illusionnée, fourvoyée, j'ai été aveuglée, abusée, leurrée, je me suis mélangée les pinceaux, confondue, embrouillée... une vérification de dates, due à l'insistance avec laquelle Pia me proposait (en réponse à mon ultime question) le nom de Madame de Pompadour m'a permis, après quelques croisements très simples, de débusquer l'erreur.
Bref… Madame du Barry N'EST PAS la dédicataire de l'oeuvre. Une didascalie erronée annexée au tableau sur un livre de 1926 m'a mystifiée. Mais Madame de Pompadour, j'ajoute aussitôt, ne l'est pas plus que la pauvre comtesse et de fait personne ne semble savoir où se trouvait le tableau entre la fin du Salon (octobre 1763) et l'année 1788, époque où le tableau devint la propriété du duc de Cossé-Brissac qui l'offrit à sa maîtresse... Madame du Barry, en même temps que son "pendant" intitulé "L' Amour fuyant l'esclavage" dont la reproduction est visible sur le bloggue (message du 19 juillet 2008) et que le duc fit exécuter par Vien en 1787-88.
Madame du Barry ne devint pas la maîtresse de Louis XV avant 1766-67 et avant d'arriver à cette "position" (ou si vous voulez à cet "emploi"... à ces "fonctions" ? ) elle n'avait sans doute pas accès aux œuvres d’un peintre coté comme l’était Vien à cette époque. Il y a aussi un détail érotico-culturel - dont je parlerai dans la prochaine poste - qui empêche de penser que le tableau puisse avoir été réalisé avec l'intention de l'offrir à la marquise de Pompadour. Mais il y a peu d’exemples que les grands peintres de ce siècle aient exécuté des tableaux importants sans s'être au préalable assurés de leur vente. Qui commanda ou acquit « La marchande d’amours » en 1763 ? Il restera ce mystère, car même la Réunion des Musées Nationaux de France n'en sait rien.

Serai-je dans quelques jours à New-York où j'arriverai sûrement après avoir suivi le cours du fleuve Serchio, flotté sur la mer Thyrénienne, passé le détroit de Gibraltar et traversé l'Atlantique sur mon lit transformé en navire par les flots des larmes amères que je verse ? Ou finirai-je dans l'estomac de quelqu'une de mes lectrices ?

À plus tard, donc (là je parle exclusivement à mes lecteurs du Nouveau Monde).
Votre C.

1 commento:

Anonimo ha detto...

Bonjour Claire,

je me sens un peu coupable d'avoir suggéré la du Barry. Mais non... vous y pensiez aussi.

Bon de tout façon, je chercherai encore, et quelque chose me dit que je ne serai pas la seule !

En revanche - en compensation - je redemande des nouvelles de ma "jumelle" Manon R.d.l.P...

Joli le mode d'avouer ses torts !

Manon de C.